« Art des communautés littorales Japonaises, le Gyotaku prend ses racines dans la culture et respect du produit »
Comment es-tu devenue créateur ? Quel est ton parcours ?
Ancien restaurateur et formateur cuisine, pâtisserie, j’intègre le Gyotaku à la connaissance du produit lors de la transmission de mon savoir-faire. J’ai l’envie de donner un autre relief à mon enseignement et à la transmission de mon métier. Ainsi, lorsque je suis face à mon public d’étudiants l’art de lever des filets de poisson, je leur raconte l’histoire différemment, en intégrant à cet apprentissage l’évocation d’une tradition Japonaise peu répandue, le « Gyotaku ».
J’y vois une façon de sensibiliser au respect du produit et donc, du vivant en cohérence avec une démarche durable. J’utilise uniquement de l’encre de seiche pour ensuite, consommer le poisson.
Comment te définis-tu en tant qu’artiste ? Parle-nous de l’univers de Bzh Gyotaku
Je suis à la fois artiste et cuisinier artisan, et le Gyotaku navigue entre le monde artistique et l’univers culinaire à travers sa culture et sa tradition halieutique.
Tu peux nous en dire davantage sur tes matières de prédilection et tes techniques de travail ?
L’art de l’empreinte, en méthode directe façon 18e siècle me permet d’utiliser des matières durables telles le papier washi, l’encre de seiche, le papier feuille de murier ou de riz.
Le “Gyotaku”, ou ichtyogramme, consiste à prendre l’empreinte d’un poisson à l’aide d’encre, sur du papier ou de la soie. Cette technique, née du désir d’un samouraï de l’ère Edo d’immortaliser une prise exceptionnelle, a pour vocation, entre autres, d’en partager au moins son image. Au fil de l’histoire, les pêcheurs ont perpétué le geste, témoignage de leur gratitude envers la mer nourricière.
De l’idée à la réalisation, tu nous expliques ton processus de création ?
Suivant le produit que je vais tenter d’immortaliser sur le papier ou un tissu, je me dois de faire quelques tentatives avant, afin de bien voir comment réagit l’encre sur le produit et ensuite sur le support.
Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?
Les produits de la mer nourricière, dans la plus pure tradition du Gyotaku. Mais mon inspiration me vient aussi en tant que cuisinier du végétal, les légumes et les fruits.
Parle-nous de tes projets à venir pour Bzh Gyotaku
Etant basé à l’île de la Réunion depuis septembre 2021, j’explore les espèces marines locales ainsi que la vanille, le cacao ou des fleurs de l’île.
Qu’est-ce qui fait la particularité de tes créations ?
Dans un souci de durabilité, je n’utilise que de l’encre de seiche, matière organique purement alimentaire ainsi que des encres de pigment végétal.
Quel objet insolite pourrait-on trouver dans ton atelier ?
Un pinceau très fin, en poil de chèvre ou poney, qui me permet de retoucher l’œil, seule partie du poisson que l’on peut réaliser au pinceau.
Tout le reste du poisson ne sera qu’empreinte.
Petit défi : « 3 mots pour décrire ou définir tes créations »
Sobriété, tradition, naturalité.