Qu’est-ce qui t’a poussé à créer ?
Aussi loin que remontent mes souvenirs d’enfance, j’ai toujours créé quelque chose par le dessin, la sculpture, la couture, la peinture, la photographie ou simplement de la collecte de matériaux dont les formes et les couleurs me parlaient pour créer une œuvre unique et ethnique.
Puis transformer la matière selon mon imagination qui était ma passion.
Racontes-nous qu’est ce qui t’inspire en tant que créateur ?
Je suis contemplative et j’aime immerger dans mon environnement pendant de longues périodes. Mes sculptures et poteries apparaissent souvent dans mes rêves ou après avoir observé la nature. J’ai étudié les arts appliqués au lycée et les beaux-arts au collège, mais j’étais plus intuitive que technique.
Ce sont les sensations, les couleurs, les textures et les formes qui me guident. Je suis un bon cueilleur, en ramassant chaque caillou, brindille et feuille que je peux trouver pour la création ethnique.
L’histoire de l’art m’inspire aussi beaucoup car chaque époque et civilisation sont des répertoires inépuisables de formes. Enfin, de par mon origine antillaise (Afrique, Portugal, Espagne), mes sculptures s’inspirent de mes racines ancestrales qui sont uniques dans son genre.
Quelles sont tes matières de prédilection ?
Je travaille différents types d’argile, de grès et de poterie. Choisir l’argile en fonction de leurs textures (épaisse, chamotte, lisse) et leurs couleurs (blanche, ocre, rouge, marron, noire). J’utilise majoritairement de la faïence qui est la plus douce, la plus fine et la plus malléable pour donner forme à mes petites divinités féminines. Je mettrais de côté le grès, même brut, car il est plus dense et plus résistant.
Explorer ces différentes terres permet d’exprimer sa féminité, son lien avec la Terre Mère, les arbres (baobabs), les couleurs et toutes les émotions qui vous traversent l’éprit. Diverses techniques de modelage (pincer ou tamponner sur une assiette), j’utilise également le tour pour certains objets du quotidien. Je n’utilise jamais de moules car ma céramique aime conserver les imperfections, les traces de mon travail et le passage de mes doigts dans la terre.
Explique-nous ton processus de création, de l’idée à la réalisation?
Je prends énormément de notes, j’ai toujours un carnet et un crayon dans ma poche. Griffonnez, dessinez, écrivez des mots et rassemblez-les dans un grand dossier où mûrissent les idées.
Chaque jour, je m’assieds à ma table de travail, je prends ces dessins, je modifie et j’essaie de visualiser cette idée en grand nombre pour choisir ma terre.
Quelles sont tes principales sources d’inspiration pour Gaïargilla ?
Je m’inspire principalement des formes naturelles (flore, vie végétale) et des thèmes féminins sacrés (déesse de la protection, déesse de la fertilité et de la créativité).
Qu’est-ce qui rend tes créations si spéciales ?
Mes céramiques sont à la fois ethniques et uniques mais également familières par leurs formes arrondies. J’aime à penser qu’un peu de la joie et du bien-être que je ressens en les façonnant persistent dans mes objets.
Parle-nous de tes projets à venir ?
Actuellement, je suis en phase de recherche. Je fouille dans un large éventail de formes et de motifs qui combinent mes différentes sources d’inspiration, pour imaginer des objets à la fois décoratifs et d’usage quotidien.
Quel objet insolite pourrait-on trouver dans ton atelier ?
Un chaudron de sorcière miniature en fonte et une boule à neige enfermant une banane!
Petit défi : « 3 mots pour décrire ou définir tes œuvres »
Féminin, chaleureux et invitant au voyage