Les Alsaciens de Paris: un duo insolite

Les Alsaciens de Paris

Nous sommes allés à la rencontre d’Alexandre et Nicolas. Ils forment le duo de créateurs: les Alsaciens de Paris.

Ils se sont prêtés au jeu de nos questions/réponses, découvrez leur univers insolite.

Les Alsaciens de Paris, expliquez-moi votre parcours.

Alexandre : Nous venons de deux sphères différentes. Nicolas était architecte et moi dans la communication pendant dix ans dans le secteur du luxe.  

Nous nous sommes rencontrés à l’école Boulle. Une première année très dense durant laquelle nous avons passé le CAP. La seconde année, Nicolas était en ébénisterie contemporaine et moi en ébénisterie traditionnelle.  

Ces deux ans nous ont permis d’acquérir une approche technique et rigoureuse de la fabrication de mobilier. Et d’aborder la conception d’une manière créative et artistique. Grâce notamment à des cours d’histoire de l’art et de dessin. 

Au-delà de l’ébénisterie, mon objectif premier était le design et la décoration  . C’est une passion depuis toujours. Je ne voulais pas me borner à faire des meubles en bois car c’était ma seule formation initiale. J’ai quitté mon job. Mon objectif était de créer des choses qui me plaisaient et de vivre de cette passion.  

Nicolas : Pour moi, la dimension créative était déjà présente dans mon travail d’architecte. Mais je ressentais le besoin d’aller plus loin dans la matérialisation de mes projets. De fabriquer moi-même. 

J’adore la déco ! J’ai accumulé des statuettes, des tableaux, des sculptures et je ne trouvais pas ce qui me plaisait. Je fabriquais donc mes propres objets . En bois, en OSB, en béton etc… Notamment des animaux que j’ai en pagaille dans mon appartement, de toutes les formes, couleurs, matières. J’en avais fabriqués quelques uns avec une technique ancestrale qu’est le montage à mi-bois. Petit succès auprès de mes amis qui m’en ont commandés pour chez eux. L’idée avait commencé à germer. J’aime le travail en équipe et je suis persuadé qu’on est plus forts à deux que seul.  

Comment et pourquoi avez-vous créé « Les Alsaciens de Paris » ?

Alexandre: Cela faisait près d’un an et demi que je côtoyais Nicolas au quotidien à l’école. Il me paraissait évident que c’était lui, sans mélo aucun… Au-delà de notre formation commune, je crois que nous étions complémentaires sur de nombreux points. Là où je suis un peu fou, il va être pondéré. Sur une idée que j’ai eue il apporte un œil neutre et enrichit le concept. Au niveau de la production, il est extrêmement précis et technique. Nos façons de penser se complètent. 

Nicolas : Alexandre est venu me trouver avec cette idée d’animaux de déco et m’a proposé de l’aider. J’ai trouvé que c’était une façon littérale mais très sympa d’apporter un peu de vie dans un intérieur. J’ai dessiné un premier modèle, un deuxième, un troisième, et je me suis pris au jeu. 

On s’est donc lancés dans ce projet. Au début un peu à tâtons, pour définir précisément au fil des mois notre objectif commun. Ce que nous voulions véhiculer au travers de ces objets, quel mode de production adopter etc…Nous partagions tous les deux des origines alsaciennes, le nom de la marque était tout trouvé: Les Alsaciens de Paris.

Pourquoi choisir le plexiglass ?

On a du faire des choix sur la matière et le système de production. Nous étions initialement partis sur des animaux en bois, fabriqués à la main. Au final, la fabrication à la main nous contraignait au niveau des formes. On s’est donc orientés vers la découpe au laser. Mais nous n’étions pas encore satisfaits . Le bois « alourdissait » les silhouettes des animaux et compliquait le système de production que nous avions imaginé. Il nous fallait une matière plus aérienne : le plexiglass est arrivé assez naturellement. Cette matière nous permet de concilier nos ambitions esthétiques et nos impératifs techniques. Le plexi offrait une palette de couleurs et de transparence inégalable. Il fallait encore régler les nombreux points techniques pour que les assemblages fonctionnent mais le choix était fait.  

Si nos profs d’école avaient su que nous nous tournerions vers le plexi… Je ne sais pas s’ils auraient voulu continuer à nous enseigner (rires). Notre envie était vraiment d’expérimenter un matériau contemporain et d’en repousser les limites et les possibilités.  

Quel est le processus de création made in « Les Alsaciens de Paris » ? 

Il n’y a pas de processus vraiment établi. Parfois c’est un animal et ensuite la forme puis la couleur. Parfois c’est une gravure, une peinture ou une sculpture qui débouche sur un style de forme puis un animal. Mais au final, à partir de nos premiers modèles, une ligne s’est peu-à-peu imposée et nous guide dans la conception de nos nouvelles pièces.

Qu’est-ce-qui vous inspire au quotidien ?

L’un comme l’autre nous lisons beaucoup d’ouvrages et de magazines sur l’art et l’architecture, la mode aussi. Nous suivons également beaucoup d’artistes contemporains sur les réseaux sociaux et nous nous retrouvons dès que possible dans des expositions. Parfois c’est juste la rue. Un immeuble, une sculpture, une peinture. Nous nous envoyons nos photos pour en discuter. Ensuite, que ça débouche sur un projet ou pas, peu importe. C’est souvent juste pour le plaisir de partager. 

Pourquoi les animaux ? 

Il y a peut être dans cette démarche créative une réponse toute citadine à cela. A Paris comme dans toutes les villes, on cherche à créer chez soi un cocon protecteur, chaleureux et rassurant. Ça se concrétise par des objets de déco, des tableaux, des plantes vertes, des papiers peints qui ramène un peu l’essentiel qui nous manque : de l’animal et du végétal. Avec nos créations, c’est de la vie qui s’invite très simplement chez nous.  

Dans cette démarche naturaliste on va d’ailleurs aller plus loin très prochainement. Nous sortons en effet un triptyque en marqueterie qui reprend des végétaux en marqueterie de bois incrustés sur plexiglass.

Avez-vous des projets/envies liés à votre activité de designers à venir ?

On a des milliards d’idées et de projets qui ne demandent qu’à éclore mais l’agenda n’est hélas pas extensible. Nous essayons de rester réaliste sur nos envies . On se rend compte au fil des mois que créer est une chose, et mener à bien la création vers une production et une commercialisation c’est un travail assez conséquent. 

Actuellement nous travaillons sur les prochains animaux qui viendront enrichir le bestiaire. Le lancement d’une ligne de mobilier est aussi en cours. On revient aux sources de notre métier : le bois. Elle devrait être opérationnelle d’ici les mois de septembre / octobre. A suivre! 

Retrouvez toutes les créations des Alsaciens de Paris par ici !

 

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