« Comment es-tu devenue créatrice ? Quel est ton parcours ? »
Créatrice depuis mon enfance, chaque année ma mère remplissait une « valise en carton » de ciseaux, papiers, colle…. C‘est parti de là, puis s’en est suivi le dessin, la peinture, la couture, et un passage par l’Ecole d’Architecture de Bordeaux et Les beaux-Arts de Bordeaux.
Le retour en Afrique m’était vital. Là-bas, sans médias, loin de tous les diktats occidentaux, je prenais la liberté d’expérimenter ce dont j’avais envie. Sur l’exemple des africains, je m’obligeais à être ingénieuse. Avec le manque de matériaux et de moyens techniques, on pouvait faire beau avec peu. Ce challenge m’a beaucoup appris.
« Comment te définis-tu en tant qu’artiste ? Parles-nous de ton univers »
J’ai du mal avec le mot « artiste ». A vrai dire, Lilian et moi préférons être des « artisans du beau »: ils peuvent passer du style ethnique revisité, au style bohème ou très épuré, en tous cas éclectique, multiple et inspiré par toutes les cultures du monde.
« Tu peux nous en dire davantage sur tes matières de prédilection et tes techniques de travail ?
Grâce à la rencontre de mon compagnon à la scène comme à la ville, artisan et artiste du fer, cette matière est devenue naturellement une évidence. Je suis rentrée dans son univers que l’on croit froid et rude. Il est entré dans le mien très encré dans la couleur. Le métal c’est vivant, il impose de prendre en compte ses contraintes d’élasticité, ses différents aspects, l’impact du feu pour qu’il se soumette… L’envisager du mobilier à la sculpture, du fonctionnel à l’œuvre d’art.
« De l’idée à la réalisation, tu nous expliques ton processus de création ? »
D’abord, il y a un regard sur quelque chose, un arbre, une feuille, une couleur… L’imagination galope, puis s’en suivent des dizaines de croquis à main levée, que l’on fait ensemble. On établit ensuite une direction et une sélection. Lilian les traduit en numérique, vérifie les aspects techniques, l’échange peut être animé parfois mais toujours constructif. L’émulation se développe, on pousse l’étude parfoit très loin avant de produire. C’est seulement après plusieurs prototypes que l’on décide que l’on y est !
« Quelles sont tes principales sources d’inspiration ? »
Bien sûr notre monde intérieur d’abord, puis le vaste monde, l’art primitif et les artistes de toute époque.
« Parle-nous de tes projets à venir »
Ils sont sagement empilés dans des cahiers et remplissent des dossiers :
- Plus de mobilier en pièce unique, travaillé comme une sculpture,
- Compléter l’univers des totems,
- Intégrer d’autres matières tels que la résine, le bois etc…,
- Egalement des sculptures monumentales.
« Qu’est-ce qui fait la particularité de tes créations ?
Elles ne se prennent pas au sérieux, mais sont réalisées avec le plus grand sérieux.
« Quel objet insolite pourrait-on trouver dans ton atelier ? »
L’atelier c’est l’antre de Lilian ! Il y a du verre brisé, des souches, des « squelettes » de sculpture d’amis artistes, un four à céramiques…
Petit défi : « 3 mots pour décrire ou définir vos créations »
- Intuitives
- Insolites
- Colorées
PS : Mon identité d’artisan est Nan Ress, pour l’Atelier Métalart il ne peut rester que « Nan »