Découvrez le travail de notre créatrice de la semaine, Isabelle « On voit la mer ». Elle utilise la technique du transfert sur bois pour créer des objets uniques et 100% artisanaux ! Ses tableaux photographiques à la fois doux & poétiques nous invitent au voyage. Elle s’est pliée au jeu des questions-réponses et nous dévoile un peu plus son univers :
Comment t’est venu l’envie de créer ses objets si uniques ?
Je photographie Marseille depuis des années. C’est pour moi un monde, un univers tellement varié et beau que c’est un bonheur d’en capturer des images !
J’ai cherché une manière de donner à mes photos une autre vie, loin du côté brillant et froid des écrans numériques ou du papier glacé. Je voulais qu’elles deviennent des petits objets, modestes mais présents, que l’on peut déposer ou accrocher où l’on veut dans sa maison.
J’ai alors expérimenté le transfert de photographie, d’abord sur du carton, puis j’ai pensé au bois de récupération. Pour le moment je travaille surtout avec du bois de cagettes à fruits et légumes : il est blanc, léger, doux à travailler et à regarder…
Cela donne une autre vie à ce bois qui aurait fini à la poubelle, et puis l’envers de mes photos est souvent très joli et surprenant avec le dessin de la cagette qui subsiste !
Quel est ton processus de fabrication ?
Il s’agit d’un processus entièrement manuel et artisanal. Chaque pièce est unique !
Il y a d’abord les cagettes à démonter, le bois à scier et poncer pour le rendre doux et arrondi. Ensuite vient l’étape du transfert : je colle mes photos côté couleur sur le bois, puis quand c’est bien sec, j’humidifie le papier pour l’enlever, très doucement, en plusieurs étapes, en caressant le bois à travers le papier. La couleur de la photo reste prisonnière de la colle sur le bois, et j’enlève tout le papier blanc.
Ce procédé me permet aussi, quand je le souhaite, de transférer ensuite une gravure ancienne sur ma photo : comme on conserve alors la transparence de la gravure, les deux images se mêlent pour en former une nouvelle, comme sortie d’un rêve.
Tu t’inspires de ta ville, Marseille, as-tu d’autres lieux qui t’inspirent où sur lesquels tu aimerais travailler ?
Dans l’absolu, je me sens capable de photographier partout, cela fait partie de ma façon d’aborder et de ressentir le monde. Je photographie assez souvent des détails, des petites choses, des réalités proches. Mais pour le moment, et pour longtemps encore je pense, Marseille est mon lieu favori et unique ! Cette ville est pour moi tout un univers : la mer, les habitants, les quartiers, les rues, les jardins, les maisons qui souffrent pour le moment dans nos quartiers populaires… Il y a tellement de surprises, de diversité, de contrastes. J’ai envie de regarder et de montrer tous les visages de ma ville. Un de mes projets projets serait de découvrir de plus près les quartiers Nord qui me fascinent.
Quel titre de chanson symboliserait l’univers à la fois doux & poétique d’On voit la mer ?
Aucun titre précis ne me vient en tête, mais ce serait quelque chose en lien avec le regard, ou alors la sensation… Ah oui : « Toujours et toujours », une chanson du Massilia Sound System.
Quels artistes t’inspirent ?
J’aime beaucoup le travail et la démarche de Sophie Calle, sa façon de s’impliquer très personnellement dans son œuvre, et de nous donner à voir des images poétiques que nous n’aurions sans doute pas perçues sans elle.
Il y a aussi Albert Camus, pour sa façon d’appréhender le monde de façon très proche, sensuelle, avec une simplicité qui ouvre à l’absolu.
Quels sont tes projets pour la suite ?
La vie est pleine de surprises, je n’ai rien planifié ! J’ai l’impression d’avoir encore un beau chemin à parcourir avec ces photos sur bois, elles m’étonnent et me ravissent chaque jour. Et puis, je suis très heureuse de voir certaines personnes touchées en découvrant ces petits objets inattendus et un peu inclassables. Mes projets sont donc encore beaucoup de nouvelles photos à partager !
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