Le Tourne Sol, c’est un rappel à la nature, au Slow Living, aux petites choses quotidiennes. Faites la rencontre d’une céramiste passionnée.
Comment es-tu devenue créatrice ? Quel est ton parcours ?
J’ai obtenu mon diplôme des Métiers d’Art en Céramique artisanale à l’Ecole Duperré. Après quelques mois passés en stage dans un atelier pour poursuivre mes recherches d’émaux et de formes, j’ai installé mon atelier en avril 2021 au cœur de la campagne bretonne.
Comment te définis-tu en tant qu’artiste ? Parle-nous de l’univers du Tourne Sol ?
Chaque pièce est modelée et conserve la mémoire de la main. J’élabore les recettes de mes émaux pour obtenir des matières mates ou satinées qui contrastent avec l’aspect brut et les teintes chaudes et naturelles des terres cuites. Je fabrique de la vaisselle et des objets d’usage en grès. Je suis une potière en devenir.
Tu peux nous en dire davantage sur tes matières de prédilection et tes techniques de travail ?
Je travaille plusieurs grès différents ce qui demande rigueur et organisation dans l’atelier. Pour moi, la teinte de la terre est aussi importante que l’émail, elle reste toujours apparente sur l’objet fini. J’utilise la technique de l’estampage : j’étale une plaque de terre dans un moule en plâtre que je fabrique au préalable. Une fois que le plâtre a absorbé humidité contenue dans la terre, je sors la forme du moule pour la retravailler : j’affine la lèvre, je rajoute une anse…Chaque pièce est unique et garde l’empreinte de ma main.
Les pièces sont cuites une première fois en four électrique à 980 °C. Ensuite je les décore avec des émaux dont j’élabore les recettes. J’ajoute parfois des motifs au pinceau ou en relief, j’effectue une deuxième cuisson à 1280°C, ce qui me permet de rendre imperméable la terre même aux endroits non émaillés.
De l’idée à la réalisation, tu nous expliques ton processus de création ?
L’idée nait souvent de l’envie de créer une forme que je n’ai pas encore dans ma vaisselle : un objet mi-bol, mi-assiette creuse pour accueillir une soupe ou un porridge. Un réceptacle mi-bol, mi-tasse pour pouvoir boire des litres de thés d’un coup ; ou encore un petit beurrier pour pouvoir mettre à part du frigo un bout de beurre sans que toute la plaque ne rancisse.
Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?
Je questionne en permanence les petits gestes du quotidien pour l’agrémenter d’objets qui améliorent nos modes de vie et qui nous donnent le sourire.
Parle-nous de tes projets à venir pour le Tourne Sol
Des projets j’en ai tellement… Je souhaiterais développer une gamme d’objets sculpturaux : vases, luminaires … Des pièces que je vais en entièrement modeler à la main sans moule ni tour. Au rythme du pas à pas de la main et à l’écoute de la matière. J’aimerais collaborer avec d’autres créateurs pour certaines pièces. Associer les savoir-faire et les matières, échanger autour de nos pratiques, partager nos techniques, c’est une idée qui me plaît beaucoup.
Qu’est-ce qui fait la particularité de tes créations ?
Beaucoup de mes pièces sont asymétriques et assez ambivalentes. Les parois ne sont pas toutes régulières et beaucoup se déforment à la cuisson. Mes créations associent une certaine rusticité et un côté brut à la douceur et la poésie.
Quel objet insolite pourrait-on trouver dans ton atelier ?
Un panier plein de courges ! J’ai la chance d’avoir un grand atelier proche du potager et de la serre. Comme il y fait souvent plus frais que dans la maison, on y entrepose les légumes de saisons. C’est inspirant et réconfortant lorsque le temps manque pour aller jardiner.
Petit défi : « 3 mots pour décrire ou définir tes créations »
Mes créations sont asymétriques, mates et naturelles.